Embarquer sur un vol Paris -> Paris, une hérésie ? Pas pour un(e) passionné(e) ! Et surtout quand il s’agit de découvrir en avant-première, lors d’un vol inaugural, le 1er Boeing 787 de la compagnie Air France ! 1 an après avoir dit adieu à ses Boeings 747 avec 2 vols-boucle, la compagnie nationale tricolore a célébré l’arrivée de son 1er 787 le temps de 4 vols-boucle, uniques et mémorables.
Retour lundi 28/11/2016, jour de la mise en vente des billets pour ces vols si spéciaux. A 10h du matin, Air France diffusait sur ses réseaux sociaux le lien vers le site dédié à la vente. Là où tout s’était fait par téléphone pour le 747, le 787 a droit à son site internet dédié. En quelques clics, j’ai choisi la boucle du dimanche après-midi 8 janvier qui effectuait un tour de France. La possibilité est même donnée de choisir sa place, je sélectionne naturellement une place au hublot, le siège 20A. Le prix de ce vol était de 249€ en classe Economique, 349€ en classe Economy Premium et de 787€ en classe Affaires.
Après un peu plus d’un mois d’attente, le grand jour arrive. Je prends la direction du terminal 2E où les passagers avaient rendez-vous en zone 10 pour s’enregistrer et récupérer leur carte d’embarquement. J’arrive à l’aéroport sur les coups de 11h. L’agent d’escale très souriante me remet le précieux sésame, customisé pour l’événement & accompagné d’une petite brochure sur l’avion et ses classes.
Je rejoins ensuite la file du contrôle de la PAF. Il y avait énormément de monde à cette heure-ci mais heureusement, à vol exceptionnel, traitement exceptionnel, nous étions invités à emprunter la file SkyPriority. Une vingtaine de minutes plus tard, me voici dans la navette automatique reliant les Halls K, L et M. Notre vol part du Hall M, dans le Satellite S4 inauguré en juin 2012 (retrouvez l’article sur l’inauguration de cet espace en cliquant ici). L’heure tourne et il n’est pas loin de 12h quand je passe le Poste d’Inspection Filtrage. Là encore, les passagers du vol AF789 sont invités à emprunter une file dédiée pour gagner du temps. Cette dernière formalité passée, je me rends en toute hâte à notre porte d’embarquement M44.
Première surprise de ce vol, comme cela était annoncé à la réservation, une séance photo au pied de l’avion était organisée avec le photographe Sacha Goldberger. L’avion était en effet entouré de projecteurs, quelle star ! Malheureusement, seuls 80 passagers ont pu bénéficier de cette photo unique sur le tarmac. Nous étions de nombreux déçus mais il est compréhensible que l’accès à la piste ait été rationné. Peut-être aurait-il fallu que ce soit communiqué très clairement dès le départ ? En tous les cas, pour nous faire patienter avant l’embarquement, deux bars à eau / jus de fruit / café étaient positionnés en porte. L’attente était également le moment idéal pour prendre quelques clichés du nouveau bijou.
L’embarquement a débuté vers 13h15. Avant de rejoindre la passerelle menant à l’avion, nous sommes accueillis par des agents Air France tenant des pancartes de bienvenue avec un grand sourire, sympathique ! Encore un signe que ce vol ne ressemble à aucun autre 🙂
A l’entrée dans l’avion, les personnels naviguant nous saluent, je rejoins mon siège 20A. Un sac en toile customisé pour l’événement m’y attend ! A l’intérieur, quelques goodies comme une très jolie casquette, des autocollants ou encore une chiffonnette pour les écrans. L’embarquement aura été rapide, une vingtaine de minutes à peine. Les portes se ferment et l’avion se fait délicatement repousser. Nous visionnons les consignes de sécurité sur le grand écran Panasonic qui équipe les sièges de la classe Economique de ce Boeing 787. La taille et la résolution de ces écrans est vraiment appréciable et à des années-lumières de ce qui se faisait jusque-là chez Air France.
Après les consignes, nouvelle surprise : c’est Gérard Feldzer, ancien pilote Air France & chroniqueur expert et passionné d’aéronautique qui prend le micro pour se présenter et nous annoncer qu’il sera notre conférencier de bord et qu’il répondra à nos questions sur ce nouvel avion pour Air France.
Et après ces quelques mots, alors que le menu du vol nous est distribué, c’est une nouvelle vidéo qui débute : celle d’un autre ancien pilote d’Air France, aujourd’hui astronaute à bord de la Station Spatiale Internationale, Thomas Pesquet. Se voir souhaiter la bienvenue à bord et un bon vol de la part d’un astronaute, un bel honneur et un beau clin d’oeil, merci Thomas ! Pour que vous puissiez en profiter également, je vous ai filmé son message :
Nous voici alors en bout de piste, prêts à nous envoler pour ce tour de France. Le Dreamliner accélère, tout en douceur, quasiment sans un bruit avant de s’arracher du bitume. Certes nous n’étions que peu chargés puisqu’il n’y avait aucun bagage en soute, mais tout de même, cet avion est réputé pour être silencieux. Je vous propose de retrouver ma vidéo du décollage ci-dessous :
La météo était particulièrement triste ce 8 janvier, avec un plafond nuageux très bas et de la pluie. Nous étions tous contents de passer au-dessus de la couche nuageuse et d’y trouver le soleil ! Après le décollage, Gérard Feldzer reprend le micro pour nous donner d’autres informations sur l’avion et nous annoncer qu’il fera un tour dans la cabine pour répondre à nos questions. Dès que le signal lumineux « attachez vos ceintures » s’éteint, plusieurs passagers commencent à se lever pour circuler dans l’avion. Le ton est donné : ce n’est pas un vol comme les autres et nous pourrons nous déplacer librement pour découvrir l’avion et bavarder entre passionnés et avec l’équipage ! Mais avant toute chose, tout le monde est invité à regagner sa place pour que la collation puisse être servie. En attendant que le service débute, j’apprécie la vue par les grands hublots alors que nous faisons route vers l’Est et plus particulièrement vers les Alpes. Après une vingtaine de minutes de vol, je distingue déjà au loin quelques sommets enneigés se détachant des nuages. La lune s’invite également dans le paysage.
Nous sommes servis au moment où nous commençons le survol des Alpes. Je savoure donc un verre de Champagne ainsi que la collation du jour – sandwich comté-jambon-beurre-moutarde / mini-flan tomates-basilic / financier à la praline rose / chou au chocolat / salade de mangues / petits rochers – en jetant des coups d’oeil émerveillés à l’extérieur sur les sommets. Unique !
Le commandant de bord, qui nous a donné des indications géographiques tout au long du voyage, nous dit alors que nous faisons route vers Marseille et la Méditerranée.
Après avoir été desservis de nos plateaux, Gérard Feldzer commence son tour dans la cabine, qui durera finalement tout le voyage. D’une grande générosité, il a répondu à toutes les questions qui lui étaient posées et s’est très gentiment prêté au jeu des photos et des autographes. Par chance, il s’est arrêté au niveau de ma rangée et j’ai donc également pu discuter quelques instants avec lui et obtenir une dédicace du menu ainsi qu’une photo souvenir. Mémorable 🙂
Je pars ensuite pour un tour et commence par me diriger vers le fond de la cabine. C’est assez marrant de voir tout le monde debout, converser ; c’est vraiment unique 🙂 Les PNC nous font visiter les galleys, leurs espaces de repos et échangent avec nous leurs impressions sur ce nouvel avion qui leur accorde plus d’espace pour travailler. L’heure est également au partage d’anecdotes de ces personnels dont l’expérience n’est plus à confirmer. En effet, toutes les hôtesses et stewards du vol ou presque étaient des instructeurs, qui formeront les futurs personnels naviguant sur le 787.
Je repars ensuite vers l’avant de l’avion. Le cockpit est ouvert (encore quelque-chose d’unique et d’exceptionnel) pour que les passagers puissent venir à la rencontre des pilotes. Une file dans chaque allée s’est ainsi formée, occupant toute la longueur de la classe Affaires. C’est sûr, ce n’est pas le vol qu’il fallait choisir si on voulait être tranquille en Business ! Nous sommes alors à un peu plus de 3/4 d’heure de l’atterrissage, j’espère arriver à temps au cockpit avant le début de l’atterrissage. En attendant, c’est l’occasion de prendre des clichés :
Alors que nous attendons, une hôtesse annonce que 3 passagers fêtent leur anniversaire et qu’ils sont invités à rejoindre l’équipage au galley. Les chanceux se voient remettre une maquette du 787 puis se dirigent vers le cockpit pour un instant privilégié avec le Captain. Belle surprise 🙂 Quelques minutes après, comme nous le redoutions, nous sommes invités à regagner nos sièges en vue du début de l’atterrissage. C’est dommage mais les pilotes seront à nouveau disponibles après l’atterrissage, la sécurité avant tout ! Je rejoins donc ma place.
Alors que nous passons à la verticale du Mont-Saint-Michel, la couche nuageuse nous empêche de profiter de la vue. Nous poursuivons notre route vers CDG et j’en profite pour tester le système d’assombrissement du hublot et l’IFE.
Ce sont 5 teintes qui sont disponibles sur l’assombrissement du hublot. C’est vraiment très agréable car cela évite de se couper totalement de la vue comme c’est le cas avec un cache-hublot, quand le soleil se fait trop éblouissant à 11 000 mètres d’altitude.
L’IFE Panasonic quant à lui propose une belle sélection de films / séries / musique et surtout, comme je vous en parlais plus tôt, l’écran est très grand. On est loin des écrans aujourd’hui encore proposés dans d’anciennes cabines long-courrier Air France. On y trouve également une prise USB, bien pratique pour brancher les appareils nécessitant d’être rechargés (à noter qu’une prise est également disponible pour chaque voyageur). Enfin, mon coup de coeur côté IFE va à la partie suivi du vol qui donne en temps réel de nombreuses possibilités de visualisation de l’avion. On peut jouer avec l’inclinaison de la map, l’orientation, zoomer/dézoomer, choisir l’angle de vue de l’avion ou encore opter pour une vision « pilote »; la navigation tactile est très intuitive :
Nous poursuivons notre descente vers Paris et son plafond nuagueux, à la lueur d’un soleil qui descend doucement. Les membres de l’équipage passent parmi nous, en s’arrêtant à chaque rangée, pour s’assurer que notre vol s’est déroulé comme nous le souhaitions. Ils ont eu des mots personnalisés pour chaque passager, adorable de leur part !
Ce vol de 2h30 sera passé beaucoup trop vite mais tout le monde en aura savouré chaque seconde. Alors que nous touchons la piste de CDG, toute la cabine applaudit en choeur. Pendant le roulage, Gérard Feldzer reprend la parole au micro pour clore ce voyage avec quelques mots bien choisis.
Je vous propose de retrouver la vidéo de l’atterrissage et du roulage ci-dessous (avec pour commencer, de belles images du moment où l’avion est entré dans la couche nuageuse !) :
A la descente de l’avion, nous nous voyons remettre un Certificat de vol signé par le Commandant de bord. C’est ainsi que s’achève ce vol inaugural, avec de nombreux souvenirs entre les mains et dans la tête ! Merci à Air France pour l’organisation de ces vols exceptionnels, merci aux équipages qui ont participé à rendre ce vol unique, merci à Gérard Feldzer pour sa gentillesse et son sens du partage.
Et… on remet ça pour l’A350 dans 2 ans ? 🙂
Très bel article, je garde un merveilleux souvenir du vol AF789 ! Journée inoubliable 🙂
Merci beaucoup pour votre commentaire, effectivement une journée inoubliable ! A bientôt 🙂