Dans les coulisses XL AIRWAYS (1/2) : Briefing avant-vol & CCO

Mercredi 12 avril 2017, Aviation Geekette’s Blog était invité à découvrir les coulisses de la compagnie française XL Airways à l’aéroport Paris Charles-de-Gaulle. Une immersion au siège de la compagnie d’abord, puis sur le tarmac au contact de l’Airbus A330-200 F-GSEU pour un tour avion. Alors, attachez vos ceintures, embarquement immédiat ! – (Partie 1 / 2)

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Et justement à propos de ceinture, quelques jours avant le 12 avril, XL Airways nous mettait déjà dans l’ambiance en envoyant… une ceinture d’avion ! Un cadeau et un clin d’oeil sympathiques et surtout, très #avgeek. Tout le monde peut d’ailleurs s’en procurer en se rendant sur le site de la marque « La Ceinture d’Avion » http://www.laceinturedavion.com/fr/. La ceinture d’avion comme accessoire mode, il fallait y penser !

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Le jour J, le rendez-vous était donné à 14h au siège de la compagnie à Paris Charles-de-Gaulle, l’aéroport d’où opère XL Airways. Nous étions plusieurs passionnés à partager cet après-midi avec XL Airways et Paris Aéroport.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, dressons un rapide portrait de XL Airways

XL Airways est une compagnie aérienne française créée en 1994, sous le nom de Star Europe (d’où le code IATA des vols XL qui débute par SE !). Parce que son nom portait trop à confusion avec la marque de trains Eurostar, elle devient rapidement Star Airlines. Elle opère alors des vols charters moyen-courrier pour le compte de voyagistes. En 2006, après un changement d’actionnaire, la compagnie est rattachée au XL Leisure Group et devient XL Airways. C’est en 2009 que débutent les vols réguliers long-courrier en Airbus A330 vers New-York. Puis le réseau s’agrandit avec la desserte d’autres villes aux Etats-Unis, de la République Dominicaine, du Mexique, etc. A partir de 2012 et la réception de son A330-300, XL ouvre des lignes vers les Antilles. L’activité moyen-courrier se réduit de plus en plus, jusqu’à être totalement stoppée fin 2016 avec le départ de la flotte du dernier Boeing 737. La flotte se compose aujourd’hui de 3 Airbus A330 (2 A330-200 et un A330-300). Récemment, XL Airways a fait l’actualité pour son rapprochement avec La Compagnie (compagnie 100% classe Affaires qui opère entre Paris et New-York avec 2 Boeing 757) et pour opérer des vols long-courrier au départ de plusieurs villes de province.

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Première étape de la préparation d’un vol : le briefing

Nous voila donc tous réunis en salle de briefing au siège de XL Airways. A noter, les équipages des avions préparent leurs vols au siège de la compagnie où se trouve la direction. Les collaborateurs du siège et les pilotes, stewards et hôtesses (environ 600 personnes au total) peuvent donc se croiser chaque jour : de quoi créer un bon esprit d’équipe et d’entreprise ! 

La salle de briefing, c’est là que tout commence pour la préparation d’un vol. Il a lieu 2 heures avant le départ du « bloc », c’est-à-dire du parking. Les PNC (Personnels Navigants Commerciaux, comprendre hôtesses et stewards) et les PNT (Personnels Navigants Techniques, comprendre les pilotes et copilotes) font le point séparément dans un premier temps puis se retrouvent pour un briefing commun avant de rejoindre l’avion. Pour nous expliquer en quoi consiste le briefing technique d’un vol, nous avons eu la chance de rencontrer David, pilote de la compagnie.

Et pour être dans le concret, il nous a apporté le dossier de vol du Paris – Pointe-à-Pitre parti plus tôt dans la journée. Nous découvrons ainsi que le dossier de vol se compose de plusieurs documents : le Flight Briefing (liste nominative des personnels à bord, nombre de passagers et leur poids incluant les bagages, fret présent en soute, indications de sûreté…), le Plan de Vol Opérationnel (vitesse et altitudes préconisées sur le trajet, météo, étude de la consommation de carburant…), les NOTAM (« Notice to Airmen ») des aéroports de décollage et atterrissage et de ceux possiblement utilisés.

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Pendant les 30 minutes que va durer le briefing technique, le pilote et le copilote se répartissent les documents à étudier. David a décrypté pour nous le dossier de vol du Paris – Pointe-à-Pitre. J’ai sélectionné pour vous 4 informations présentes dans le briefing dont nous n’avons pas forcément connaissance en tant que passager :

  1. L’équipage aura 13h de TSV (Temps de Service de Vol), c’est-à-dire qu’il doit s’écouler moins de 13h entre le briefing de vol et l’arrivée à destination. Si ces 13h sont atteintes et que le vol n’est pas arrivé, l’équipage posera l’avion pour être remplacé. Pas de panique cependant, cela n’arrive que rarement. Sur ce vol par exemple, on compte : 2h du briefing jusqu’au départ du bloc + 8h de durée estimée de voyage jusqu’en Guadeloupe = 10h ; il reste donc 3h de marge avant de devoir remplacer l’équipage.
  2. Parmi les mesures de sécurité indiquées dans le briefing, il est indiqué qu’en cas de départ du cockpit du pilote ou du copilote, 1 PNC doit prendre le relai pour assurer la présence permanente de 2 personnes dans le poste. Cette mesure en vigueur depuis toujours chez XL Airways a été adoptée par d’autres compagnies après le terrible événement de la Germanwings où le copilote s’était enfermé seul dans le cockpit et avait précipité l’avion dans un crash dans les Alpes françaises en 2015.
  3. Côté carburant, c’est une consommation de 46,9 Tonnes sur le trajet entre Paris et Pointe-à-Pitre qui est prévue par les Opérations de la compagnie (service que nous découvrirons juste après !). Le Commandant de Bord, après étude des éléments météo et poids de l’avion notamment, décidera du volume final de carburant emporté, en prenant bien sûr une marge pour parer à toute éventualité. En vol, un point carburant est réalisé toutes les 20 minutes par l’équipage pour voir si la consommation correspond à ce qui a été anticipé sur le plan de vol. Si la consommation est supérieure à ce qui était prévu, cela peut être le signe d’une fuite.
  4. Les NOTAM kesako ? Il s’agit de l’abréviation de « NOtice To AirMen », des messages d’informations et de service édités par les instances gouvernementales de contrôle de la navigation aérienne. Ils sont là pour informer les pilotes des horaires d’ouvertures des aérodromes, des spécificités d’accessibilité, d’éventuels travaux en cours… Lors du briefing, les pilotes étudient les NOTAM de leurs aéroports de départ, d’arrivée mais aussi de déroutements pour le cas où ils devraient se poser en urgence plus tôt que prévu. Dans le cadre de notre vol transatlantique en direction de la Guadeloupe, 3 aéroports de déroutement sont identifiés : dans les Açores, dans les Bermudes et à Porto Rico. L’avion est ainsi toujours à 180 minutes maximum d’un terrain. Cette durée correspond au temps de vol possible avec 1 seul moteur en fonction. Les terrains d’appui de notre vol sont identifiés en rouge sur la carte :

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Les 30 minutes de briefing technique terminées, les PNT rejoignent les PNC pour les briefer à leur tour sur le temps de vol prévu, la météo, le timing idéal pour le service des repas en fonction des turbulences attendues… A l’issue de ce briefing, nous sommes à 1h30 du départ du bloc, il est temps d’emprunter la navette qui permettra à l’équipage de rejoindre l’avion.

Découverte du Centre de Contrôle des Opérations XL Airways

Comme nous sommes en immersion, nous allons emprunter le même parcours que les navigants XL Airways. Mais avant de gagner le bus qui nous conduira sur le tarmac, nous faisons un détour par le Centre de Contrôle des Opérations. Il s’agit du véritable centre nerveux de la compagnie car il suit toutes les étapes de tous les vols. C’est une équipe de 15 personnes qui se relayent pour assurer une présence 24h/24, 7j/7. Les agents des opérations se chargent de préparer les dossiers de vol et ils coordonnent tous les intervenants à la préparation de l’avion (enregistrement et embarquement des passagers, chargement du fret, des bagages et du catering, réalisation de l’avitaillement en carburant…). Mais leur rôle de surveillance ne s’arrête pas là. Une fois l’avion parti, ils sont le point de contact entre les pilotes et la compagnie. Ils peuvent échanger par divers moyens dont le téléphone satellite (échange vocal) et le système ACARS (qui permet de transmettre un texte libre imprimé directement à bord de l’avion dans le cockpit). Les « OPS » comme on les appelle, tiennent une place centrale dans la réalisation d’un vol, même si les passagers ne les voient pas… !

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La suite du reportage dans les coulisses XL Airways suivra très bientôt… Nous partirons au contact d’un Airbus A330 sur le tarmac pour un tour avion extérieur et intérieur. Merci de votre fidélité et à très bientôt les #avgeeks !

Retrouvez les autres articles de ce reportage sur la journée du 12 avril dans les coulisses de l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle par ici :

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