Boeings 747 Corsair : cette fois, c’est fini

Cela faisait plusieurs années qu’on les savait en sursis. Les trois Boeings 747 de la flotte de Corsair International devaient avoir quitté définitivement la flotte en mai 2021. La crise actuelle liée au Covid-19 aura eu raison de leur longévité : ils ne revoleront plus sous les couleurs de Corsair.

Décollage Boeing 747-400 F-GTUI Corsairfly, Saint-Denis de la Réunion, 2008 © Sophie Figenwald

Fin des vols commerciaux dès maintenant

C’est un pincement au cœur, forcément. Les derniers 747 français, on y était attaché. J’avoue avoir même imaginé que la compagnie organiserait des farewell flights, pour célébrer comme il se doit la fin des longues années de service du Super Jumbo (Corsair est l’une des rares compagnies à avoir exploité quasiment tous les modèles de 747 au fil des ans, avec des 747-100, -200, -300, -400 et même un SP). Il n’en sera malheureusement rien, c’est en toute discrétion qu’ils quittent dès maintenant le pavillon français. Plus aucun vol commercial ne sera opéré en 747 par Corsair, les trois avions rejoignent le marché de l’occasion.

Pour le plaisir des yeux, le 747-SP F-GTOM en 2001 © Pedro Aragão

Le souvenir des premiers long-courriers, dans les années 1990-2000

Le 747 qui quitte la flotte de Corsair, ça fait forcément remonter des souvenirs. Et je suis sûre que je ne serai pas la seule. L’occasion de repenser aux premiers vols long-courriers que nous prenions en famille direction l’Île de la Réunion, depuis Orly Ouest d’abord, puis Orly Sud.

Ce sont ces vols qui m’ont donné le goût de l’aérien et du voyage. Mon plus beau souvenir de cette époque, alors que je devais avoir 8 ou 9 ans : le livret de coloriages Corsair. Pourquoi ? Parce que le colorier entièrement donnait droit à un certificat à faire signer par le Commandant de Bord. Je me souviens avoir colorié en toute hâte l’ensemble des dessins (ça déborde ? peu importe 😄), pour demander ensuite à mon Papa d’interpeller l’équipage et de leur signaler que j’étais prête à aller voir le Commandant avec mon carnet.

La magie s’est produite (merci Papa)… j’ai eu l’immense privilège d’être accompagnée à l’étage du 747 par une hôtesse, direction le cockpit. Nous étions en vol de nuit vers la Réunion, je me souviens d’entrer dans le cockpit et de voir toutes les petites lumières des voyants et des écrans, la vue sur l’extérieur avec lumière de la lune qui se reflétait sur les nuages. Passer quelques minutes à discuter avec le Commandant dans cet environnement féérique, quelle fierté ! ✨😁

Et si on faisait un petit tour dans les archives ?

D’ailleurs, en quelques années de voyages avec Corsair, dont la plupart en 747, j’ai eu l’occasion de prendre quelques photos. Voici une petite sélection tout droit sortie des archives…

Et on commence avec ma préférée ! C’est la toute première photo que j’ai prise d’un avion. Photo argentique, cadrage moyen, reflet de la vitre bien présent, mais l’essentiel est là : deux 747 sur une photo : « mon » Corsair arrivant à Orly et un 747 Air France qui attend d’embarquer ses passagers. Le 747 symbolise pour moi le début de la passion. C’est sans aucun doute mon avion préféré 😊

Quelques années plus tard, on est passé aux appareils photos numériques. Saviez-vous qu’il existe à l’aéroport Roland Garros à la Réunion un point de vue idéal en bout de piste ? Nous y voici en 2008 et 2009 pour admirer la Queen of The Skies dans sa livrée « Corsairfly.com » repartir vers la métropole.

Corsair fait partie des compagnies à avoir à de maintes reprises changé de livrée. Voici ci-dessous le 747-400 F-GTUI dans une livrée « Corsair.fr » tout juste arrivé à la Réunion :

Depuis 2012, c’est la livrée « Corsair International » qui sillonne le ciel. Pas de photo prise en bout de piste à la Réunion cette fois malheureusement, mais je me rattrape avec quelques photos prises à Orly et une photo de la maquette que je n’ai pas pu m’empêcher d’acheter à bord lors de mon dernier voyage avec Corsair 😄

Mai 2019 : mon dernier vol en 747 Corsair

Car oui, ouf, j’ai eu la chance de re-voyager avec Corsair en 747. C’était l’année dernière, en mai 2019. Coup de chance 🍀 : un 747 à l’aller et au retour entre Orly et la Réunion.

Je me doutais à l’époque que c’était probablement la dernière fois que je volais sur cet appareil mythique. C’est l’occasion de ressortir quelques photos… L’arrivée à la porte de l’avion et la vue sur l’arrondi du fuselage et le deuxième étage, c’est tellement particulier. La forme des hublots ou encore les coffres à bagages trahissent quelque peu les 28 ans de services du F-HSEA mais c’est ça qui fait tout le charme du 747, non ? 🙂

Par le hublot, voilà d’autre vues dont on ne se lasse pas… 😍 Le winglet du 747 va nous manquer.

Voilà de quoi nous laisser la tête dans les nuages… et clôturer la rétrospective de voyages en 747 Corsair, en espérant que ça vous ait permis de vous évader un peu en cette période de confinement. Il est temps de dire au revoir à ce mythique avion, en le remerciant pour tous les bons souvenirs qui lui sont associés ! L’aventure se poursuivra désormais exclusivement en A330 pour la compagnie.

Merci pour votre visite et n’hésitez pas à liker et partager l’article s’il vous a plu ! 👍👌

À bientôt les Avgeeks 😘💙

6 commentaires

  1. Super reportage ! Effectivement quand nous partons en long-haul , je regarde toujours s’il y a une possibilité quelconque de prendre un 747 … mais plus ça va aller , plus ce sera compliqué ! mais ce fût toujours un véritable plaisir !

  2. Depuis 8 ans ils marquaient l’heure de mon dodo avec leurs bruits caractéristiques vers l’Est départ Orly…
    Merci pour ce beau reportage, et bon courage à tous pendant cette période qui décidément modifie beaucoup de choses dans toutes nos vies :-/

  3. Voilà qui a fait un immense plaisir à l’ancien PNC que je suis, et qui a volé sur 747 maintes fois. Et fait sa formation chez « Corse Air formation » à CHR !
    Merci beaucoup pour ce voyage… dans le temps.

    1. Merci beaucoup Gilles pour votre commentaire qui me touche. Je suis ravie d’avoir pu vous faire voyager dans le temps et dans les bons souvenirs. Avez-vous travaillé pour Corsair directement ?

      1. Pardon pour ce retard, je n’avais pas vu ce message de réponse !
        Non, je n’ai jamais travaillé (PS ou PN) pour Corsair. Mais quand je suis sorti de formation PNC (effectuée à Déols, où était basé leur département « Corsair Formation ») j’ai eu le choix car j’avais réussi deux examens de sélection. Et je suis allé chez UTA, ce qui s’est avéré peu judicieux puisque j’ai été dégagé (comme nombre d’autres) lors de la pseudo-fusion-inclusion avec AF. Une bien sale histoire, un des plus gros mensonges de l’Histoire industrielle française !
        Mais je sais que ce fut difficile chez Corsair aussi, donc j’aurais aussi connu quelques turbulences si j’avais été chez eux. Idem chez AOM, TAT, Air littoral, etc.
        Ce choix m’a quand même permis de voler sur le premier 747-400 français, puisque c’est UTA qui l’avait reçu (en leasing longue durée, de provenance ILFC, il me semble). C’était un avion de roi, tellement « facile à travailler » grâce à des aménagements bien conçus. OK, ça n’est pas entièrement du ressort de l’avionneur. Mais la machine était, globalement, conçue par des aviateurs… non par des ingénieurs. Je reprends l’avis d’un de mes CdB, qui m’avait dit son plaisir à piloter « un avion de pilotes ». Bref, une super machine, qui faisait très bien son travail et nous permettait d’en faire autant.
        Ca va être étrange de ne plus voir de 747 en levant les yeux vers le ciel (attitude compulsive chez moi !) au bruit des réacteurs… de plus en plus rarement il y aura des quadriréacteurs (sauf les rares BAE 146, dont il y a peu en France, et les A380 qui tendent à rester au sol également).
        Mais le manque d’aérodynamisme du 747, et plus généralement de beaucoup de gros-porteurs, est en leur extrême défaveur. L’avenir est probablement aux aéronefs optimisés pour l’écoulement des flux laminaires (quelle que soit l’énergie utilisée pour la propulsion). Ce qui nous réserve (aussi) de belles surprise, sans aucun doute.

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