Ça y est ! Après 14 ans d’attente, Microsoft a sorti le 18 août une version 2020 de Flight Simulator. Les passionnés de pilotage, notamment, l’attendaient de pied ferme et pour cause ! Flight Simulator est depuis plus de 40 ans LA référence des jeux vidéos de simulation de vols. J’ai découvert le jeu à sa sortie la semaine dernière et vais vous partager mes premières impressions. On va en parler également avec des passionnés : Jean-Luc et Guillaume, aka JL-A320 dont je vous parlais il y a peu, qui ont construit chez eux un home cockpit d’A320 et volent en streaming sur Twitch.

Flight Simulator, la Rolls Royce du pilotage virtuel pour tous
Qui ne s’est jamais rêvé pilote d’avion ? Voler au travers des nuages, survoler de nuit une grande ville illuminée, décoller d’une île au milieu du Pacifique… autant de rêves que Flight Simulator rend possible depuis 1982.

J’ai découvert pour la première fois le jeu en 2004, lors de la sortie de l’édition Un Siècle d’Aviation. Bien que n’y connaissant absolument rien en pilotage, il m’a été possible très rapidement de faire quelques vols, avec un simple joystick. Clairement, il n’y avait aucun respect des procédures mais qu’importe ! Car c’est bien cela le propre de Flight Simulator : permettre au grand public de s’offrir le luxe de piloter et aux passionnés et pro de passer un bon moment.
Edition 2020 : une claque graphique !
Vous avez peut-être lu des tests du jeu, vu des vidéos… vous le savez donc : les graphismes et leur réalisme, voilà la plus grande révolution de la version 2020 de Flight Simulator. Le jeu édité par Microsoft et développé par le studio français Asobo nous promettait de gros changements côté graphismes… et on peut dire qu’ils n’ont pas menti ! Dès les premiers instants de jeu, on ne peut qu’être bluffé par le résultat.

Ce résultat absolument dingue, on le doit à l’utilisation des données Bings Maps (un équivalent de Google Maps) qui ont été retranscrites en 3D grâce à l’IA. Certaines villes ont même bénéficié de la technique que l’on appelle la photogrammétrie pour pousser le réalisme encore plus loin. C’est le cas de New York par exemple où je suis partie faire un tour.

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Le jeu est grâce à ses graphismes vraiment très plaisant. Exécuter des manœuvres entre les buildings ou les montagnes, découvrir ou redécouvrir des endroits du bout du monde, les possibilités ne manquent pas grâce aux 40 000 aéroports modélisés. Je me suis promenée par exemple à Singapour au-dessus de la baie et du fameux hôtel Marina Bay Sands qui dispose sur son toit d’une piscine… également retranscrite dans le jeu ! Même pour les villes qui n’ont pas bénéficié de la photogrammétrie, le réalisme est bien là.
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En France, c’est du côté de Marseille et sa Bonne Mère que l’on peut être impressionné !
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On apprécie également le travail fait sur le moteur météo (a priori le degré de détails dépend de la définition que vous avez appliquée jeu, selon votre carte graphique). Cela participe aussi au réalisme, comme ici en Polynésie sur les hauts de Papeete. Vous pouvez choisir lors de vos vols si vous souhaitez appliquer la météo réelle. Ce jour-là, il y avait quelques nuages accrochés sur les reliefs !
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Côté fun, des petits bugs se sont glissés dans les 197 millions de km² représentés, comme une tour de 212 étages à Melbourne ou des bâtiments à l’architecture transformée. Je suis tombée à New York sur un Washington Bridge plutôt… surprenant 😀 Et sur un véhicule un peu mal placé sur un point de parking de CDG 😀 De quoi faire sourire sans entamer le plaisir de jeu 🙂


L’avis des pros de la simulation de vols : JL-A320
Jean-Luc et Guillaume ont construit chez eux un home cockpit d’A320 tout fait maison. Je vous faisais découvrir leur superbe installation et leur incroyable travail lors d’un précédent article à retrouver ici. Du coup, j’ai bien évidemment pensé à eux pour recueillir un témoignage de passionnés de simulation !

- Bonjour à tous les deux, merci de répondre à nos questions ! Tout d’abord, j’imagine que vous avez téléchargé le jeu… quelles sont vos premières impressions ?
Comme beaucoup de passionnés, nous avons découvert le jeu à sa sortie. Nous avons commencé par prendre les commandes d’un avion léger type Cessna pour faire un tour du côté de grandes villes comme Paris et Marseille et nous avons été assez bluffés par le rendu visuel. Nous avions vu les différentes vidéos de présentation du jeu et nous attendions à être impressionnés mais il faut reconnaître que le résultat dépasse nos espérances. Voir le jeu tourner sur un PC classique comme le nôtre est assez incroyable de réalisme. La technologie développée par Microsoft et Asobo tient ses promesses.
- Certains critiquent le jeu vis-à-vis du comportement des avions, un avis là-dessus ?
Il y aura toujours des critiques, certaines justifiées, d’autres moins, mais il ne faut pas oublier que nous restons sur un jeu à destination du grand public. Ce que nous pouvons dire à notre niveau, c’est que nous avons pris beaucoup de plaisir à voler sur des petits avions. Le jeu est idéal pour pratiquer ce que l’on appelle du VFR (vol à vue). Malgré tout, nous ne sommes pas experts des avions légers et aurions du mal à en juger le comportement.
Là où notre avis est peut-être plus éclairé, c’est sur l’A320 Neo, un dérivé du 320 dont nous avons reproduit un cockpit. Nous avons eu l’occasion de le tester et effectivement, on sent que le travail reste plus limité sur les liners. D’un point de vue visuel, ils sont extrêmement bien modélisés aussi bien extérieurement qu’intérieurement. On atteint cependant rapidement des limites sur les équipements embarqués et les systèmes qui sont largement simplifiés par rapport à la réalité. Les performances de l’appareil semblent elle aussi quelque peu fantaisistes. Il faut tout de même reconnaître qu’en faisant quelques concessions, on peut tout à fait mener à bien un vol de A à Z, tout en prenant beaucoup de plaisir. Cela reste un bon point de départ pour des personnes qui souhaiteraient s’initier au pilotage !
De tout temps Flight Simulator a été conçu comme une base extensible par des add-ons pour combler les simeurs les plus exigeants. Ceux qui le souhaitent trouveront ainsi auprès d’éditeurs très pointus comme PMDG (pour Boeing) et Flight Sim Labs (pour Airbus) des appareils encore plus travaillés et très fidèles à la réalité.

- Un petit mot pour conclure ? Comptez-vous installer cette version sur votre home cockpit ?
Le nouveau FS 2020 n’est pas exempt de défauts mais il propose une expérience en rupture avec les éditions passées et ce qui existe chez les concurrents. C’est une très bonne base pour la simulation aérienne qui créera sans doute beaucoup de vocations. Nous avons évidemment hâte de l’installer sur notre home cockpit dès que les différents logiciels qui le font tourner, seront compatibles. Ce sera sûrement une question de semaines ou de mois, mais nous y viendrons 🙂
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Merci à Jean-Luc et Guillaume pour leur temps et leurs premières impressions. J’espère que cet article vous aura plu. Je vous invite à me laisser en commentaires votre propre ressenti quant à ce nouveau Flight Simulator ! A bientôt les Avgeeks 🙂

Bonjour,
Désolé de ne pas aller dans votre sens. Avec près de trente ans de pratique de simulateurs de vol et quelques connaissances en aéronautique, je dois dire que je suis extrêmement déçu par FS 2020.
Oh, bien sûr, il y a eu un travail formidable de rendu des paysages, des territoires et agglomérations survolés, c’est le côté formidable du produit qui émerveille les critiques, ainsi que les débutants. Mais, car il y a un mais (et même plusieurs…) quand on constate que, malgré plusieurs heures de mises à jour imprévues (qui arrivent toujours au mauvais moment, quand on se dit « je vais faire un petit vol de 15 minutes, ou des exercices de touch-and-go » et qu’il faut attendre une demi-heure pour qu’une mise à jour se termine (malgré une liaison fibre par cable réseau – ne songez pas au wifi) ;quand on constate que le pilote automatique ne répond pas aux commandes, que le conservateur de cap se met à changer d’avis, qu’il est impossible de conserver l’altitude souhaitée, on décide de se poser en catastrophe sur le premier terrain venu. Et là, nouvelle surprise, une fois sur la piste, on pêut freiner, mais la commande de direction ne répond plus : palonnier tout à gauche, l’appareil part à droite, même le throttle ne peut rien faire.
Sur plusieurs appareils, j’ai toute une collection de blagues de ce style.
Alors on se dit que Microsoft a piègé beaucoup de monde, et que les gens d’Adobo, s’il ont fait un beau travail de représentation du terrain, ont complètement bâclé la partie technique qui ferait un vrai simulateur de vol. Ce n’est pas un simulateur de vol, c’est à peine un ULM, ou même plutôt un cerf-volant pour admirer les beaux paysages. Les concepteurs sont-ils seulement entrés dans un poste de pilotage, autrement qu’avec des photos ou des spots video. Essayez de lire le cap du compas du Cesna, ou de régler la vitesse verticale sans aller au tapis, on en reparlera.
J’arrête, il y aurait de quoi écrire un roman, pour remplacer la notice de procédure qui n’existe pas.
Gardez le moral quand même, quand ils auront fini d’améliorer les cartes potales, et les casques virtuels, ils penseront peut être à corriger les bugs du pilote automatique.
A+