Les aéroports côté nature avec HOP! Biodiversité

Oubliez tout ce que vous savez sur les aéroports. Je vous emmène aujourd’hui « côté piste » avec l’association Hop! Biodiversité pour une visite peu commune de Paris Charles-de-Gaulle. On va s’intéresser à la faune et à la flore présentes à l’aéroport et détrompez-vous, on ne parle pas que de lapins ! 🐇 En route pour la classe verte 🙂 🍃

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Biodiversité et trafic aérien, des termes opposés ? Pas du tout, bien au contraire. Les milieux naturalisés en aéroport ont une part sauvage, ils sont protégés du développement urbain et surtout, ne sont pas modifiés. Les prairies de CDG par exemple sont fauchées quand cela est nécessaire (nous y reviendrons plus tard) mais les sols sont intacts, sans labours ni engrais. Un véritable atout quand on sait que le milieu des prairies est le plus menacé d’Europe. Sur le grand Paris, il ne reste que 2% de prairie dont 50% se trouvent sur les aéroports d’Orly, de Roissy et du Bourget 🌿

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Le trésor naturel aéroportuaire est étudié et surveillé depuis 2015 par l’association HOP! Biodiversité. C’est Lionel Guérin qui en est à l’initiative. Dès 2012, alors que les réflexions quant au lancement de HOP! Air France étaient en cours, Lionel Guérin a voulu intégré à sa future grande compagnie régionale une stratégie de biodiversité. Considérer le milieu naturel qui représente 70% de la surface de nos aéroports comme un capital plutôt que comme une contrainte : voilà une bien belle mission. La DGAC a immédiatement adhéré à l’idée. Le Muséum d’Histoire Naturelle s’est associé à la démarche. 4 aéroports (Castres, Perpignan, Metz-Nancy et Orly) ont également soutenu le projet. L’association était née ! 🐣 Aujourd’hui plusieurs autres aéroports ont rejoint les rangs de l’association comme Brives, Montpellier, Strasbourg, Toulouse ou encore CDG. Preuve que le travail de l’association convainc et que la nature est au cœur des préoccupations des entreprises de l’aérien.

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Mais revenons sur le tarmac de CDG. C’est ici, au plus près des avions, que nous avons pu découvrir ce qu’est la science participative. C’est par ce biais que, grâce au travail des scientifiques et des bénévoles, l’association peut avoir une idée de l’état de la biodiversité dans les aéroports partenaires.

Il existe ainsi une dizaine de protocoles participatifs, établis par le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, dans le cadre du programme Vigie Nature, dont chacun se concentre sur un aspect de la faune et de la flore.

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Nous avons pu découvrir sur le terrain quelques-uns des 10 points de repère où se concentrent les observations sur la plateforme de CDG. La planche ci-dessous par exemple, est retournée régulièrement pour répertorier et compter les espèces présentes.

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D’autres protocoles consistent à enregistrer les cris des chauve-souris qui sont ensuite étudiés au Muséum d’Histoire Naturelle 🦇 7 espèces différentes cohabitent a priori sur CDG ! Les vers de terre ou encore les papillons 🦋 font également l’objet de protocoles spécifiques.

Les insectes pollinisateurs sont surveillés à travers le protocole SPIPOLL qui consiste à photographier les insectes en train de butiner. Grâce à l’absence d’insecticide, les aéroports semblent être particulièrement appréciés des abeilles et bourdons 🐝. Côté flore, les orchidées s’épanouissent aussi sur les terres aéroportuaires et plusieurs espèces sont présentes, comme celle-ci ci-dessous 🌷

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Notre présence en bord de piste est idéale pour quelques photos mêlant avions et nature sous une météo radieuse. Un bonheur 100% avgeek ✈️🤩

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La présence de ces avions nous rappelle aussi que l’un des dangers les plus importants au décollage est la collision aviaire 🐦. Pour éviter d’attirer les étourneaux ou les goélands (oiseaux parmi les plus dangereux car se déplaçant en groupe serré), la hauteur de la végétation est contrôlée. Des ornithologues relèvent la présence d’oiseaux en fonction de la taille des hautes herbes, il s’agit là d’un protocole scientifique spécifique pour la sécurité des aéroports.

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Toutes les données et informations récoltées à travers les protocoles sont cumulées sur 3 ans. Comme nous l’ont parfaitement expliqué Roland et Julia Seitre qui ont été nos guides à travers cette visite des prairies de CDG, l’objectif n’est pas de trouver une espèce rare. Avoir au sein de nos aéroports une biodiversité ordinaire, c’est cela qui est remarquable ! Ces milieux et écosystèmes sont préservés, c’est une belle performance.

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Avant de retourner « côté ville » (par opposition au « côté piste), nous passons quelques instants au Bassin des renardières. C’est un bassin de récupération et de traitement des eaux de pluie. L’eau est stockée à CDG dans plusieurs bassins car on ne peut pas l’évacuer. 1 mm d’eau sur la plateforme équivaut à 9000 mètres cubes dans le bassin 💧, impressionnant ! Heureusement que sa capacité est conséquente avec 1 260 000 mètres cubes.

Le bassin se situant en bout de piste d’atterrissage, nous sommes survolés par plusieurs appareils 🛬.

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Grâce aux bénévoles et permanents de l’association qui effectuent un pointilleux travail de relevés, nous savons que nos aéroports sont de véritables refuges naturels. Prochaine étape : sensibiliser tous les personnels travaillant sur l’aéroport ainsi que les passagers, pour que nous ayons tous conscience de ces trésors qu’il nous faut continuer à protéger ! Pensez à jeter un œil par le hublot avant le décollage pour constater par vous-même l’étendue des prairies ! 👀🍃

Un grand merci à HOP! Biodiversité, Muze Communication et Paris Aéroport pour cette visite exceptionnelle qui m’a ouvert les yeux sur la biodiversité de nos aéroports.

A bientôt les Avgeeks ✈️🌸

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